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La gestion des effluents phytosanitaires après traitement

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Que dit la réglementation applicable aux effluents phytos ?

La gestion des effluents phytosanitaires est une réglementation qui date de 2006 et intervient à la fin du traitement. Cet arrêté oblige notamment  les agriculteurs à mettre en place des moyens de protection du réseau d’eau, des moyens permettant d’éviter tout débordement de la cuve mais aussi le rinçage, l’épandage et la vidange des fonds de cuve et les traitements des effluents.

En aucun cas, la réglementation exige la mise en place d’une plateforme bétonnée capable de gérer les effluents phytosanitaires à la ferme.

En revanche l’agriculteur a une obligation de résultats, celle de protéger le milieu naturel des pollutions phytosanitaires.

 

Qu’est-ce qu’un effluent phytosanitaire et quels sont les types effluents phytosanitaires à gérer séparément?

Les effluents phytosanitaires intervient en fin de traitement et concerne les fonds de cuve, les eaux de nettoyage des parois internes de la cuve et le  circuit de pulvérisation ainsi que les eaux de lavage de l’extérieur des appareils

 

Quels sont les possibilités pour gérer ces effluents ?

 

Plusieurs solutions sont possibles :

  • des actions aux champs tout à la parcelle sous certaines conditions
  • et/ou sur l’exploitation et/ou sur un site spécialisé (aire collective)  avec une nécessité d’enregistrement (date, origine, dilution, quantité, nom du produit commercial) et un traitement par procédé agréé


Quel que soit le choix qui sera fait pour gérer les effluents, il est indispensable et obligatoire de faire une dilution du fond de cuve par un rinçage interne avec au moins 5 volumes d’eau claire pour 1 volume de fond de cuve et l’épandre jusqu’à désamorçage sur une partie de la zone traitée avec 3 conditions spécifiques :

  • Respecter des distances minimales (50m des points d’eau, 100 m des lieux de baignades, point de prélèvement d’eau pour consommation humaine ou animale)
  • Eviter tout entrainement en profondeur ou par ruissellement (pente, saturation en eau, fentes de retrait…)
  • N’épandre ou vidanger qu’une seule fois par an sur la même surface

 


Pour une gestion intégrale à la parcelle, quels sont les conditions pour vidanger le fond de cuve?


Le fond de cuve doit être dilué jusqu’à atteindre une concentration au moins 100 fois plus faible que la bouillie mère et l’épandre jusqu’au désamorçage poussé de la pompe. La vidange peut ensuite se faire par ouverture de la vanne sous 3 conditions spécifiques (respect des distances, pas d’entrainement en profondeur ou par ruissellement, une seule fois an au même endroit)



Et le lavage extérieur du pulvérisateur ?


Vous pouvez laver le pulvérisateur à la parcelle, sur une surface enherbée (pas sur un sol nu, pas sur une bande tampon BCAE, ni sur une jachère). Cela peut nécessiter une organisation spécifique et du matériel bien adapté, suffisamment efficace pour s’affranchir de lavages à l’exploitation et maintenir l’appareil en bon état de fonctionnement avec les mêmes conditions précédentes.


La gestion intégrale à la parcelle est donc possible et autorisée par la réglementation sous 3 conditions

  • dilution du fond de cuve par 100,
  • rinçage intérieur de l’appareil avec l’eau claire embarquée,
  • le lavage extérieur.

Pour une gestion des effluents phytosanitaires sur l’exploitation, quelles sont les conditions de mise en œuvre ?
 

Cela nécessite obligatoirement une plateforme permettant de gérer le remplissage et du lavage du pulvérisateur. Cette installation doit répondre à 2 objectifs : éviter de polluer le milieu naturel (réseau, sous-sol, cours d’eau…) et travailler dans de bonnes conditions. Cette plateforme étanche doit être capable de récupérer les effluents pour être ensuite traités par un procédé de traitement des EP agréé. La réflexion pour une installation doit être menée en amont pour réaliser le projet : Quels sont les besoins et pour quels matériels ?   (Autant d’installations que d’exploitations !)


La réalisation d’une gestion collective des effluents phytosanitaires est-elle possible ?

Oui, il existe en France, des aires collectives de lavage de pulvérisateur (organisation CUMA, communes ou communauté de communes) qui ont été mises en place de façon à faire des économies d’échelle, de mutualiser les coûts et de disposer de matériels plus performants.

La difficulté rencontrée c’est le respect des consignes d’utilisation et d’entretien. La faisabilité d’une aire collective dépendra de la répartition géographique des exploitations agricoles (pas plus de 5 à 7 km du site)


Il existe un guide technique pour aller plus loin sur la conception d’une plateforme de remplissage/lavage du pulvérisateur et de lavage du matériel (réalisé par les chambres d’agriculture Vienne et Deux-Sèvres), à retrouver sur cette page.

 


Christine ARCHENAULT
Chambre d'agriculture de la Vienne