La Journée de la Transmission 2019
Retour sur la journée du 21 mars 2019
La journée s’est articulée en deux temps : une matinée d’information et de réflexion, sous forme de conférence animée par Roger LE GUEN (sociologue, enseignant chercheur à l'école supérieure d'Angers) et un après-midi en ateliers. Trois thèmes y étaient traités : gérer sa fiscalité, gérer le foncier et l’installation d’un jeune. Cette journée a recueilli un très bon taux de satisfaction.
Roger LE GUEN a invité les participants à une réflexion multidimensionnelle : économique, sociologique, politique et avant tout humaine, pour permettre aux futurs cédants de penser au mieux la transmission de leur exploitation.
Par son intervention, ce sociologue a marqué les esprits tant par la pertinence des chiffres : la moyenne d’âge des chefs d’exploitation est supérieure à 50 ans. Dans la Vienne 1700 agriculteurs pourraient prendre leur retraite dans les 7 ans à venir. 2/3 ne savent pas qui pourrait reprendre la ferme.
Roger LE GUEN a également marqué les esprits par la mise en évidence qu’au-delà des éléments économiques, fiscaux, juridiques, il y a beaucoup d'affectivité. « Il faut lâcher prise. Mais ça provoque un sentiment ambigu entre soulagement et impression de fin. Il faut un travail sur soi-même. Le cédant doit permettre au repreneur de prendre sa place, même si l’exploitation ne sera plus la même car le repreneur peut prendre un virage à 180°. »
Parmi les messages passés par Monsieur Le Guen et l'ensemble des intervants, l’anticipation est mise en avant comme facteur clef de succès : « cinq années sont loin d’être de trop pour se préparer à la transmission ».
Témoignages
Quatre cédants présents à cette journée ont répondu à la question suivante : « Comment imaginez-vous votre transmission ?
Dominique, 56 ans, exploitant agricole à Tercé :
« Mon idéal serait que mon exploitation reste dans la famille. J’ai du mal à imaginer ne pas transmettre à la famille. Je ne perds pas espoir. »
Benoi, 60 ans, anciennement maraîcher bio en zone péri-urbaine de Poitiers :
« J’ai une vision d’échange pour la transmission de mes terres. Je souhaiterai, dans l’idéal, que ce soit un ou des collectifs avec des valeurs communes aux miennes qui reprennent. Je ne m’imagine pas avec un repreneur ou un exploitant qui serait aux antipodes de mes valeurs. »
Dominique, 59 ans, exploitant agricole à Gizay:
« La transmission c’est un long chemin, l’idéal pour moi c’est de trouver un jeune qui souhaiterait reprendre derrière moi. Je suis conscient que l’agriculture évolue et que nos méthodes de travail pourraient être différentes, mais ça fait deux ans que je me prépare. Je pense que si son projet est viable, il n’y a aucune raison que cela ne se fasse pas. Même si je sais que la route est encore longue, il ne faut pas lâcher prise. ».
Jean-Marie, 59 ans, exploitant agricole à Ayron :
« Je suis conscient qu’une transmission ça se prépare. C’est mon fils qui devrait reprendre mon exploitation ! Mais je sais que le chemin est long, car même s’il est dans la ferme depuis longtemps et qu’il y a fait son apprentissage, ce n’est pas rien de reprendre une exploitation. Il se forme tous les jours à la réalité du terrain. Une transmission ça se construit à deux. »
Chaque cédant a un rapport différent à la transmission et leurs attentes sont variées. Bien qu’ils aient tous à cœur de voir leur exploitation perdurer dans le temps et de trouver une personne à qui transmettre le témoin, ils ont chacun leur projet en tête.
Le Printemps de la Transmission se tenait dans d'autres Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, voici en images les chiffres clés de l'édition 2019 :
