Un protocole déséquilibré et trompeur
Communiqué de presse du 8 décembre 2021
Des mises en garde répétées tout au long du processus de concertation
En réunion et dans deux lettres ouvertes adressées aux irrigants du Clain et à Mme la Préfète de la Vienne, la Chambre d’agriculture de la Vienne a régulièrement tenté de se faire entendre en pointant de véritables désaccords avec le protocole. Présenté aujourd’hui pour signature, le constat reste celui d’un projet inabouti, faisant l'impasse sur des sujets capitaux et, au final, inéquitable.
La Chambre représente tous les agriculteurs qui doivent être traités de manière juste et équitable
Véritable point de blocage pour les élus de la Chambre, ce protocole ne garantit nullement l’équité entre agriculteurs, ni l’accès à la ressource en eau pour les non irrigants actuels, qui représentent la très grande majorité des agriculteurs présents sur le bassin du Clain.
Les élus de la Chambre rappellent leur soutien aux réserves de substitution et l’importance de l’irrigation pour sécuriser la production agricole locale face aux effets du changement climatique, et ainsi garantir l’autonomie alimentaire, dont nous pouvons tous apprécier l’importance pour nos territoires.
Un protocole indispensable pour permettre la construction des retenues ? Mensonge !
La Chambre d’agriculture rappelle que ces retenues sont légalement autorisées et peuvent être construites sans ce protocole, qui n'engage que les agriculteurs : ni l'Etat, ni l'Agence de l'eau Loire Bretagne ne prennent d'engagement, en particulier en matière de financement. Ce protocole est donc particulièrement déséquilibré.
De même, laisser entendre que ce n’est qu’à l’aide de ce protocole que les agriculteurs font évoluer leurs pratiques, en plus d’être mensonger, nuit grandement à l’image d’une profession qui ne cesse d’évoluer et de chercher à « produire mieux ». Les agriculteurs du bassin, irrigants ou non, n’ont pas attendu ce protocole pour adopter des pratiques agro-écologiques économes en eau et s’engager dans la préservation de l’environnement. Cela continuera avec ou sans ce protocole qui se voudrait de «cadrage ».
Ainsi, la Chambre d’agriculture, toujours aux côtés des agriculteurs pour les accompagner dans des pratiques agro-écologiques durables, ne peut pas s’engager dans ce protocole, tel que présenté dans sa version actuelle, au regard du préjudice subi par la majorité des agriculteurs et des incompréhensions et blocages futurs dont elle veut prémunir les exploitants du bassin.