Pâturage des couverts par des brebis : intérêts agronomiques et zootechniques
Il sécurise un système fourrager en offrant de la ressource en complément des prairies et il participe également à l’atténuation du changement climatique en fixant du carbone atmosphérique ainsi qu’en limitant la réflexion des rayonnements solaires par ses effets biophysiques sur la couverture du sol.
Un bon couvert estival
Composition
✓ Crucifères 2-3kg/ha maximum : radis chinois et fourrager (25%), moutardes d’Abyssinie ou brune (25%), navet fourrager dit « rave » (50%) voire du colza.
✓ Légumineuses 50 kg/ha : les indispensables féverole (40%), vesce (40%) et possibilité d’ajouter pois fourrager (15%) et trèfle d’Alexandrie (5%).
Les trèfles estivaux tolèrent facilement des températures élevées mais sont exigeants en eau pour s’installer.
✓ Graminées : millet 3kg/ha voire moha ou sorgho fourrager. Triticales, seigles et épeautres seront plus adaptés pour des semis de fin d’été.
✓ Tournesol 5kg/ha et 2kg/ha de niger.
✓ Phacélie 1kg/ha.
Semis au plus près de la moisson sans fertilisation
✓ En période estivale, semer à 4-5 cm de profondeur pour atteindre les zones de fraicheur.
✓ Rappuyer le semis pour assurer un bon contact sol/graines.
Le pâturage
✓ Pâturage tournant d’une durée de 2 semaines d’octobre à janvier-février.
✓ Chargement compris entre 35 et 100 brebis /ha (5 à 15 UGB/ha) suivant la biomasse disponible.
- Soit 35 brebis/ha avec un rendement de 3t de MS/ha
- + 20-25 brebis par tonne supplémentaire
- Avec un rendement de 6t/ 100-110 brebis /ha.
✓ Débuter le pâturage à partir d’un rendement de 3t de MS /ha soit environ 70j après la levée.
✓ Sortir les brebis de la parcelle dès qu’il ne reste que des grosses tiges de crucifères.
✓ Apport d’eau et de sel pour les brebis.
✓ Un chargement élevé réparti mieux les patchs d’urine et de fèces sur le sol.
✓ Un couvert de qualité pour alimenter des brebis à l’entretien, en lutte ou en cours de gestation.
✓ Aucun problème sanitaire majeur des animaux sur des parcelles céréalières sans charge parasitaire.
Impacts agronomiques
La restitution au sol des 3 éléments minéraux majeurs du couvert est modifiée par le pâturage des animaux, car les déjections permettent de restituer des éléments minéraux pour la plupart sous des formes immédiatement disponibles pour les plantes. Cela se caractérise notamment par une meilleure disponibilité de l’azote. En revanche, il y a des prélèvements pour le phosphore et la potasse.
Jusqu’à 60% de limaces en moins sont comptabilisés après le pâturage des brebis, certainement piétinées ou consommées par les brebis lors de l’ingestion des feuilles des couverts.
Le pâturage et les propriétés physiques du sol
Les conditions de pâturage des bovins peuvent induire un effet négatif de la pratique sur la structure et les propriétés physiques du sol. Quant au piétinement des brebis, il aurait un faible impact sur la compaction du sol, et sans conséquence sur la culture suivante.
Les couverts sont pâturés bien avant une destruction mécanique. Ils consomment moins d’eau que s’ils sont broyés. En situation météorologique sèche de printemps, l’eau préservée dans la réserve utile du sol peut être bénéfique au développement de la culture.
Bilan agronomique 2022
- Restitution d’azote supplémentaire liée au pâturage pour la culture suivante : + 20 à 30 u/ha
- Prélèvements par les animaux de 3 u de phosphore et 25 u de potasse /ha
- Coût des semences : 90 à 120€/ha
Bilan du pâturage 2022
- Nombre de rations journalières brebis permises/ha : 800
- Nombre de rations journalières agnelles permises/ha : 1000
- Production de biomasse 6t/ha dont 10% de racines aérienne
- 75% biomasse aérienne prélevée et piétinée par les animaux
- Taux de MS moyen du couvert pâturé : 15-25%
Document complet pour informations techniques détaillées ici